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Dénoncer une soumission chimique

Mise en lumière lors du procès des viols de Mazan, la soumission chimique consiste à administrer une substance psychoactive à une personne, dans le but d’abuser de sa vulnérabilité. Bien souvent, des drogues sont glissées dans le verre d’une victime pour commettre un crime ou délit sexuel. Que vous ayez été témoin ou victime de tels faits, vous devez réagir. Voici comment reconnaître et dénoncer une soumission chimique.

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Qu’est-ce que la soumission chimique ?

Ces dernières semaines, la soumission chimique était sur toutes les lèvres. À l’issue du procès des viols de Mazan, on en sait davantage sur cette pratique consistant à administrer des substances psychoactives à une personne, dans le but d’abuser de sa vulnérabilité.

Le courage de Gisèle Pélicot, victime de viols multiples de la part de son époux et de 51 autres agresseurs, a permis à de nombreuses femmes de détecter et de signaler de tels abus, parfois subis pendant plusieurs décennies. 

Administrer des substances psychoactives pour commettre un crime

Pour plonger leurs victimes dans une vulnérabilité chimique ne leur permettant plus d’être elles-mêmes, les prédateurs emploient différentes substances chimiques. Des drogues, des antalgiques, des benzodiazépines et d’autres substances, comme le GHB sont employés dans le but de plonger dans un sommeil profond des personnes frappées d’amnésie, pour ensuite en abuser.

Abuser de la vulnérabilité de la personne droguée

Dans de multiples affaires judiciaires, comme les viols de Mazan ou encore l’affaire Joël Guerriau, sénateur soupçonné d’avoir drogué une députée dans le but d’en abuser, la soumission chimique est employée à des fins sexuelles.

Plus rarement, la drogue est complice de vols ou d’autres délits, mais les victimes subissent majoritairement des attouchements et viols sans être en mesure de se défendre ni de s’en souvenir, à cause d’un dosage savamment étudié pour provoquer une amnésie.

Pourquoi faut-il dénoncer un cas de soumission chimique ?

Que vous soyez victime ou témoin de tels abus, vous devez impérativement réagir. Voici les motifs devant vous pousser à signaler une personne abusant de son pouvoir grâce à des substances psychoactives.

Protéger les victimes de soumission chimique

Les victimes de soumission chimique subissent parfois des agressions sexuelles répétées, sans en être conscientes, pendant de longues années. À l’instar de Gisèle Pélicot, de nombreuses femmes sont abusées à leur insu, par un conjoint ou un proche. Aussi, d’autres sont violées à l’occasion d’une soirée, où une substance est discrètement glissée dans leur verre. Si vous êtes témoin de tels abus, vous devez impérativement réagir pour protéger ces dernières.

Sanctionner les auteurs de violences sexuelles

Dans les boîtes de nuit ou au sein même de leur foyer, les utilisateurs de GHB, d’anxiolytiques ou d’autres substances psychoactives pour soumettre leurs victimes à leurs fantasmes ne sont pas toujours repérés. En effet, le procès de Mazan nous a rappelé que les criminels, auteurs de violences sexuelles ou de violences conjugales n’ont ni âge ni visage. Malheureusement, les femmes ne sont pas à l’abri de subir de tels faits. Pour que les concernés soient enfin sanctionnés, vous devez les signaler.

Reconnaître l’état de vulnérabilité chimique

Pour signaler un délit de soumission chimique dont vous avez été victime ou témoin, vous devez être en capacité de reconnaître les signes qui ne trompent pas. Quand une substance psychoactive est administrée à une personne, les symptômes suivants sont susceptibles d’apparaître :

  • Sensation de malaise ;
  • Bouffées de chaleur ;
  • Amnésie partielle ou totale ;
  • Trouble de l’humeur ou du comportement ;
  • Tête qui tourne ;
  • Traces cutanées lorsque le produit est administré par intraveineuse….

Prise en charge les victimes dans un état second

Si au cours d’une soirée, vous constatez qu’une personne adopte un comportement étrange et développe des symptômes similaires à ceux mentionnés ci-dessus, ne la laissez pas seule avec son potentiel agresseur. Accompagnez la victime en lieu sûr, composez le 15 ou alertez la police. Conservez la boisson que cette dernière a consommée pour détecter d’éventuelles traces de substances psychoactives.

Comment dénoncer une soumission chimique ?

Lorsque vous n’avez plus de doute concernant une infraction ou un crime subi ou vécu par une tierce personne en situation de vulnérabilité chimique, vous devez réagir. Voici les différentes manières de dénoncer une soumission chimique.  

Contactez le 17 pour signaler une vulnérabilité chimique en urgence

Si vous êtes subitement dans un état second à l’occasion d’une sortie ou d’une soirée ou si vous venez de prendre en charge une victime inconsciente après avoir consommé une boisson, composez le 17 pour signaler une soumission chimique en urgence. Des agents de police pourront intervenir sur place pour constater les faits et interpeller les auteurs du délit s’ils sont identifiés.

Si vous êtes victime de soumission chimique dans le cadre d’une relation amoureuse, vous réagir rapidement. Ce phénomène peut survenir dans un couple, souvent de manière insidieuse, où l’un des partenaires administre des substances dans les boissons ou aliments de l’autre pour le rendre vulnérable et manipulable.

Si vous suspectez une telle situation, signalez votre conjoint aux autorités. Des agents spécialisés pourront intervenir pour protéger la victime.

Dénoncez un acte de soumission chimique en tant qu’étudiant

Dans les soirées étudiantes, le recours au GHB fait chaque année de nouvelles victimes d’agressions sexuelles. Les jeunes usent parfois de la soumission chimique pour contraindre de jeunes filles à des actes malveillants. À l’Université Claude Bernard de Lyon, ce fléau est pris au sérieux. Une plateforme numérique permet désormais aux victimes ou témoins de telles violences de dénoncer de manière anonyme de tels faits.

Signalez une agression facilitée par des substances au CRAFS

Si vous avez été victime d’une agression sexuelle après avoir été drogué, vous devez vous rapprocher du CRAFS. Le centre de référence sur les agressions facilitées par les substances recense non seulement les délits liés à la soumission chimique, mais peut en prime vous orienter dans vos démarches pour protéger vos intérêts.

Pour être mis en relation avec un interlocuteur prêt à vous accompagner, composez le 01 40 05 42 70 du lundi au vendredi de 9h à 13h et de 14h à 18h.

Dénoncez le crime subi sous substances à Violences Femmes Infos

Si les violences sexuelles subies dans une situation de vulnérabilité chimique ont lieu dans votre foyer, contactez la plateforme 3919 Violences Femmes infos. À tout moment, confiez vos doutes et questionnements à des interlocuteurs habilités à vous aider à détecter une éventuelle soumission chimique et à agir pour fuir le danger.

Portez plainte contre les auteurs d’agression sexuelle

Portez plainte contre les auteurs d’agression sexuelle sous soumission chimique en vous rendant au commissariat de police, à la gendarmerie ou en rédigeant un courrier au procureur de la République. Joignez un maximum de preuves aux propos que vous avancez pour optimiser vos chances de voir la justice trancher et sanctionner les auteurs de tels crimes.

Quelles preuves faut-il conserver pour cet abus ?

Pour que le signalement d’une soumission chimique donne lieu aux sanctions escomptées, les justificatifs et éléments à conserver sont :

  • Les substances suspectes (boisson, repas, médicament) et susceptibles d’avoir été utilisées contre vous ;
  • Le rapport d’un bilan toxicologique réalisé dans les 12 heures suivant votre agression ou votre black-out ;
  • Le compte-rendu médical de votre médecin.

Sources : arretonslesviolences.gouv.frmendorspas.orgegalite-diversite.univ-lyon1.fr

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Sommaire

Questions fréquentes sur la soumission chimique

Les substances les plus couramment employées dans les cas de soumission chimique sont les suivantes :

  • Le Lexomil, le Valium, ou encore le clonazépam ;
  • Le zolpidem et la zopiclone ;
  • Le tramadol ;
  • La codéine ;
  • La doxylamine ;
  • La MDMA, la kétamine ou le GHB.

Notez que ces substances sont fréquemment glissées dans un verre d’alcool pour que leurs effets soient décuplés.

Les auteurs de soumission chimique, une fois détectés, encourent de lourdes sanctions :

  • L’infraction est punie de 5 ans de prison et de 75 000 € d’amende ;
  • En cas de circonstances aggravantes (victime mineure ou personne vulnérable), la peine est portée à 7 ans de prison et 100 000 € d’amende ;
  • Si la soumission chimique conduit à un viol, la peine est de 20 ans de réclusion criminelle.

Prenez vos précautions pour vous protéger contre la soumission chimique. Surveillez votre boisson, ne pas accepter un verre de la part d’un inconnu, sortir en groupe de façon à veiller les uns sur les autres et se montrer vigilant en cas de changement de comportement d’un ami est important.

Pour prévenir de tels abus, il est possible d’utiliser des protections de verre ou des pailles-tests. Ces dernières détectent les substances anormales.

Ces outils contribuent à lutter contre la vulnérabilité chimique et les agressions sexuelles qui en découlent.